Tout savoir sur les premiers boisements

Pour vous appuyer dans la conception de votre projet de boisement ou suivi des plantations (>1ha) en Hauts-de-France, le CRPF, avec le soutien du Conseil régional, propose des rencontres sur vos parcelles à boiser pour faire un état des lieux et dispenser les conseils relatifs aux premiers boisements. N'hésitez pas à nous contacter pour une visite ou tout autre renseignement.

Ces projets jouent un rôle important dans le développement de la surface forestière et la modification des paysages de notre région.

lignes de plantation dans un boisement de terre agricole
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    Schéma des interventions successives sur les tiges

     

    Les boisements de terrains agricoles de qualité sont bénéfiques aux paysages, à l’écologie et, à plus long terme, à l’économie. Augmenter la production de bois de qualité permettra à terme de créer des emplois.

    Parce qu’un boisement engage sur le long terme, son installation nécessite une attention toute particulière. Même avec les meilleures intentions, des erreurs lourdes de conséquences peuvent être commises (espèces non adaptées, mitage, etc.). C’est pourquoi, nous vous invitons à consulter la brochure gratuite et en accès libre « Conseils techniques pour les boisements de terre agricole » et à nous contacter pour tout renseignement et / ou demande d’une visite.

    Les objectifs de la visite sont multiples : approfondir avec vous ou votre représentant, les objectifs, les atouts et les contraintes du projet, diagnostiquer les essences forestières adaptées aux parcelles et répondre aux questions multiples.

    Conseils techniques pour les boisements de terre agricole

    Guide Les premières interventions sur feuillus

  • Sans interventions humaines (tailles de formation, élagage, désignation) les arbres n’auront pas une qualité suffisante pour produire, à terme, du bois d’œuvre. Ces interventions sont donc nécessaires pour s’assurer le meilleur résultat. La valeur économique d’un arbre se trouve dans ces 6 à 8 premiers mètres (bille de pied). Ces travaux ont bien entendu un coût (en temps et / ou en argent investis) mais il faut garder en tête que dépenser pour ces travaux, c’est investir pour l’avenir.

    Ces travaux définissant la valeur d'avenir des boisements doivent être réalisés en respectant un certain nombre de principes. Le non respect des préconisations conduirait à trop ou mal dépenser, voir à compromettre l'avenir de la parcelle.

    N'hésitez pas à consulter la brochure en accès libre « Les premières interventions sur feuillus » et à nous contacter pour tout renseignement ou demande de visite.

Questions fréquentes sur les démarches avant la plantation

  • Cela dépend de votre cas : 
    •    Si le foncier fait l’objet d’un bail rural, il faut mettre fin à celui-ci dans le respect de la règlementation.

    •    La surface à boiser est supérieure à 50 ares (0,5 hectares) d’un seul tenant :
    Il vous faut remplir un formulaire de demande de boisement au cas par cas et l’envoyer à la DREAL. Vous pouvez télécharger le cerfa et les documents associés en bas de page.

    •    La surface est inférieure à 50 ares (0,5 hectares) :
    Il n’y a pas d’autorisation à demander, vous pouvez boiser librement. En effet, en dessous de 50 ares on considère que le boisement n’est pas une forêt mais plutôt un bosquet. Il n’est donc pas soumis aux périmètres réglementaires (réglementation des boisements, monument historique, Natura 2000…).

  • Il y a deux options pour remplir le formulaire : 

    • La télédéclaration (remplir des cases sur un site internet et joindre les pièces justificatives), accessible sur le site suivant.
    • L’envoi des documents (formulaire et annexes) par courrier électronique ou physique. Vous trouverez en bas de page les liens vers les documents nécessaires ("Documents à télécharger : demande d'examen au cas par cas").

  • Si le boisement risque d'affecter négativement l'environnement, une étude d’impact peut être demandée avant le boisement. Cette opération est alors réalisée par un cabinet d’études environnementales et à vos frais.

    Quelques facteurs rendent le projet plus ou moins pertinent : 


    Etude d’impact fréquemment requise pour les situations suivantes :
    •    Prairies permanentes
    •    Boisement mono-spécifique ou d’essences non recommandées 
    •    Boisement à proximité d’une autoroute ou éolienne


    Paramètres qui risquent de contribuer à la soumission à étude d'impact :
    •    Paysage alentour ouvert de prairie (et pas de boisement à proximité de la parcelle)
    •    Présence d’une zone pour la préservation d’habitats de milieu ouvert 
    •    Fermeture de paysage, incidence sur des sites inscrits/classés
    •    Zone humide
    •    Présence d’une biodiversité remarquable sur la parcelle
    •    Dans le cas d’une pâture : présence d’une ferme à proximité


    Eléments pouvant rendre un projet de boisement plus pertinent :
    •    Terrain anciennement en culture 
    •    Terrain en limite de boisement existant de plus de 4 ha
    •    Terrain dans une zone naturelle d’intérêt écologique, floristique et faunistique (ZNIEFF) de milieu boisé (contribution à l’intérêt écologique de la zone)
    •    Terrain sur zone de captage d’eau

    Recommandations pour un boisement avec une plus-value écologique :
    •    Planter des essences feuillues adaptées à la station et autochtones
    •    Engagement à conserver des haies bocagères
    •    Engagement à préserver des corridors / bandes enherbées
    •    Engagement à mettre en place une lisière étagée
    •    Engagement à préserver les milieux rares s’ils sont présents (pelouse calcaire)

  • Le formulaire vous demande un certain nombre d’éléments, dont les suivants :

    •    Les parcelles se trouvent-elles dans des zonages réglementaires particuliers (zone Natura 2000, périmètre de monument historique, réglementation des boisements...) ?
    •    Quelles essences pensez-vous planter ?
    •    Quel est votre plan de plantation ?

  • La DREAL vous tiendra informé de l'avancée du dossier, habituellement après un délai d'instruction de 35 jours après réception.

  • Vous avez 5 ans pour boiser vos parcelles. Au-delà, une nouvelle demande devra être adressée à la DREAL.

  • Tout d’abord, nous rappelons qu’on se situe ici dans le cadre d’un premier boisement, sur une parcelle qui n’est pas cadastrée en bois. Les plantations après coupe d’arbres ne rentrent pas dans cette catégorie.

    Avant de demander une aide, il vous faut une décision de non soumission à étude d'impact (formulaire de demande au cas par cas disponible en bas de page). Ensuite, vous pouvez vérifier si vous êtes éligible aux différentes subventions.

    Le Label bas Carbone est un financement de boisements par des organismes qui, suite à leurs émissions de CO2, souhaitent réaliser des contributions carbone volontaires. D'autres aides privées existent : mécénat, fonds, aide aux plants ou prêt à 0 %.

Questions techniques avant et pendant la plantation

  • Il est essentiel de planter des essences qui sont adaptées au milieu. Pour cela, il est nécessaire de prendre en compte le sol, le climat et la topographie, voire la végétation existante (cet ensemble s’appelle l’« unité stationnelle » ou la « station »).

    Si vous connaissez votre sol, vous avez déjà quelques pistes. L’objectif ici est d’identifier les principales contraintes pour les arbres. Dans un sol peu contraignant, le choix d’essences est large, alors que chaque contrainte élimine des essences possibles.

    Quelques astuces : 
    Si vous observez un peuplement bien portant sur une parcelle voisine avec un sol similaire, il y a des chances qu’il se plaise bien dans la vôtre.

    S’il y a des arbres de 20-25 m de hauteur sur votre parcelle, la profondeur du sol n’est pas limitante.

    Attention : Le hêtre et le chêne pédonculé sont très sensibles à la sécheresse, et beaucoup plus avec le changement climatique. Evitez de les planter en situation topographique asséchante (plateau, haut de versant, versant avec une autre exposition que le nord) ou à des endroits où les précipitations annuelles sont inférieures ou égales à 700 mm.

    Si vous pensez demander l’aide FEADER (vérifiez avant l’éligibilité du projet), plantez des essences éligibles. Ce sont typiquement les essences sur la liste de l'arrêté MFR (matériel forestier de reproduction), disponible ici (pages 6 à 8).

    Vous trouverez aussi quelques indications dans la brochure « Conseils techniques pour le boisement de terres agricoles » en bas de page.

    Si vous avez un doute, contactez le CRPF afin de faire un sondage de sol et bénéficier d’un diagnostic personnalisé. 

  • Un plan de plantation est un schéma qui indique l’agencement des arbres sur vos parcelles. Vous y mettez les éléments suivants :

    ·        le sens d’alignement des arbres ;

    ·        la localisation des éventuelles haies brise-vents ou intra-parcellaires ;

    ·        les emplacements d’autres éléments : accès, chemins à créer, places de stockage de bois, lignes électriques, bandes enherbées ou zones à laisser en herbe, mares…

    Pour faciliter la gestion, sur une parcelle plate les lignes d’arbres seront parallèles entre elles dans le sens de la plus grande longueur.

    En revanche, si la pente est importante, les engins doivent circuler dans le sens de la pente pour ne pas se renverser. Disposez donc vos lignes de plantation dans le sens de la pente.

    Pour faire un schéma de plantation, vous pouvez récupérer un fond sur Géoportail (geoportail.gouv.fr) et ajouter les éléments sur un outil de type Paint ou à la main.

    Voici un exemple ci-dessous :

     

  • Tout d’abord, il faut réfléchir à l’écartement entre les lignes de plantation. Pour faire passer un gyrobroyeur ou d’autres engins d’exploitation, laissez autour de 4 m (au minimum 3,5 m). L’écartement de deux arbres sur la même ligne peut aller de 2 à 3 m (écartements indicatifs). Ces paramètres vous donnent le nombre d’arbres à l’hectare que vous allez planter.

    Ecartement entre les lignes (m)

    4

    4

    4

    Ecartement sur la même ligne (m)

    2

    2,5

    3

    Densité correspondante (tiges/ha)

    1250

    1000

    833

    Ces écartements sont indicatifs ; vous pouvez planter à densité plus forte ou plus faible.

    Ensuite, pour définir la répartition par essences, il est important de distinguer les essences objectif des essences d’accompagnement :

    ·        Essences objectif : c’est celles qui produiront du bois d’œuvre de qualité, afin de fabriquer des meubles, réaliser une charpente… Leur valeur à la vente est élevée. 

    Exemples : Feuillus sociaux (hêtre, chênes) et feuillus précieux (alisier torminal, merisier, noyers….)

    ·        Essences d’accompagnement : ce sont habituellement des essences pionnières à croissance rapide, dont la fonction est d’aider les essences objectif à se développer dans de bonnes conditions. Les essences d’accompagnement créent un micro-climat, appelé « ambiance forestière », qui protège les essences objectif des coups de soleil et des sécheresses. Elles limitent également la croissance des branches basses, à l’origine des nœuds dans le bois.

    Au fur et à mesure que le peuplement se développe, les essences d’accompagnement sont sacrifiées et exploitées en bois de chauffage pour laisser la place aux essences objectif. 

    Exemples d’essences d’accompagnement : charme, bouleau, aulne.

    Une certaine répartition entre essences objectif et essences d’accompagnement peut être exigée dans un cahier des charges pour une subvention. Par exemple, dans l’aide FEADER, il vous est demandé de planter 80% d’essences objectif (4 lignes sur 5) pour 20% d’essences d’accompagnement.

    Si vous ne demandez pas d’aide, vous pouvez tout autant planter 1 ligne sur 2 d’essences objectif et compléter par de l’accompagnement. D’autres schémas sont possibles, et le coût de plantation est un peu impacté, car les essences objectif (surtout s’il s’agit de variétés hybrides) sont plus chères que les essences d’accompagnement.

    Dans tous les cas, mélangez plusieurs espèces. Ceci permet de limiter les risques de perte par aléas climatiques ou ravageurs, de diversifier les revenus et la litière.

    Vous pouvez mélanger par lignes, par blocs (plusieurs lignes de la même essence) ou par bouquets (petit rectangle d’une essence au sein d’une plantation d’une autre essence). La plantation par bouquets s’applique bien aux feuillus précieux (alisier, merisier, noyers…), qui ne supportent pas d’être plantés en quantités importantes.

    Le mélange pied à pied est généralement à éviter, car les essences poussant le plus vite dépasseront les autres. Il peut cependant être envisagé avec des essences à vitesse de croissance similaire (par exemple alisier et chêne) si la plantation est suivie régulièrement.

    Le fait de planter une ligne d’accompagnement toutes les 2 à 5 lignes permet, lors des premières éclaircies, de couper progressivement les arbres de la ligne d’accompagnement, afin de créer les cloisonnements d’exploitation par lesquels vous sortirez le bois lors des coupes.

     

  • Cela dépend du voltage de la ligne.

    • Pour de la basse tension (inférieure ou égale à 1000 volts), la distance latérale entre le câble et le houppier d’un arbre est de 2 m en agglomération et 3 m hors agglomération. La distance verticale entre le haut d’un arbre et le câble le plus bas est dans tous les cas de 2 m.

     

    • Les lignes de moyenne tension HTA (inférieure à 50 kV) doivent avoir une distance latérale de 5 m avec les arbres si les isolateurs sont suspendus, et de 4 m si les isolateurs sont rigides. La distance verticale est de 3 m dans les deux cas.

     

    • Pour de la haute tension HTB (pylône métallique), la largeur de la bande défrichée est de 57 m pour une tension de 440 kV, de 37 m pour 225 kV et de 24 m pour 63 à 90 kV.

  • D’après le code rural, vous devez planter les arbres à une distance minimum de 2 m avec la limite de la parcelle voisine. Cependant, le voisin peut exiger que vous coupiez les branches à l’aplomb de la limite. Pour éviter les problèmes de voisinage et pour l’équilibre du houppier de l’arbre, il est recommandé de laisser 4 à 5 m de distance entre la limite et la première ligne de plantation.

    Pour les chemins et routes, les distances sont détaillées ci-dessous :

     

    Distance de plantation des arbres à la limite de parcelle

    • Parcelle voisine

    2 m pour les arbres atteignant >2m de haut

    0,5 m pour les arbustes de <2m de haut

    • Chemin départemental
    • Voie communale

    0,5 m minimum

    Bien s’assurer avec l’autorité compétente que la plantation ne cause pas de problèmes de visibilité, surtout en cas de croisement. Le cas échéant, vous vous engagez à élaguer votre plantation régulièrement.

    • Chemin rural
    • Chemin vicinal

    Distance fixée par la mairie ou les usages locaux (0 m si rien n’est prévu)

    • Route nationale
    • Route départementale
    • Voie ferrée

    6 m

     

  • Les pépinières forestières peuvent vous vendre des plants, des protections gibier et du paillage. Certaines peuvent aussi ameublir le sol (sous-solage…) et réaliser la plantation.

    Certaines entreprises de travaux forestiers (ETF) réalisent également des plantations.

    Sinon, les gestionnaires (coopératives, experts forestiers, gestionnaires forestiers professionnels) sont également en mesure d’effectuer des travaux de plantation et d’entretien, mais surtout si ceux-ci entraîneront des récoltes de bois.

    Vous trouverez en bas de page des listes de professionnels.

    Vérifiez avec le professionnel son rayon d’action, pour être sûr qu’il pourra intervenir chez vous. Compte tenu des tensions observées chez les pépiniéristes, il faut commander les plants en mai-juin pour avoir la garantie de les avoir à l’automne ou l’hiver.

    • Travail du sol (sous-solage ou potets)
    • Plantation et installation de protections individuelles contre le gibier
    • Paillage autour du pied des plants
    • Premières interventions (dégagements, tailles, élagages)

  • Vous pouvez contacter le CRPF si vous avez besoin d’une analyse du sol pour connaître les essences adaptées, pour des conseils de terrain ou pour toute autre question sur la démarche de boisement.


    Voici les coordonnées du secrétariat : 

    • hautsdefrance-normandie@cnpf.fr
    • 03 22 33 52 00 (site Hauts-de-France)

    Merci de fournir les informations suivantes, surtout lorsque vous souhaitez une visite sur le terrain :

    • Commune et département du projet de boisement
    • Numéros des parcelles cadastrales à boiser
    • Surface (ha)
    • Coordonnées de contact (téléphone, mail, adresse postale)

Questions fréquentes après la plantation

  • Le délai pour faire le changement de nature de culture est de 90 jours après la fin des travaux de plantation. Pour cela, il faut remplir le formulaire IL 6704 disponible ici.

    Si le changement est fait en dehors de ce délai, l'exonération de la taxe foncière s'applique après le 31 décembre de l'année suivante.

  • Les premières interventions représentent une charge de travail non négligeable sur les 10 à 15 premières années ! Elles sont essentielles pour assurer une bonne qualité du bois.


    •    Les dégagements consistent à maîtriser la végétation concurrente sur les lignes à l’aplomb des plants. Ils sont conseillés annuellement sur un interligne sur deux pour pouvoir accéder aux plants.


    •    Les tailles de formation sont à commencer au moins un an après la plantation. Elles ont pour but d’éliminer les fourches et les branches remontantes des jeunes plants afin de garder un seul axe principal.


    •    Les élagages, à réaliser après que les plants aient atteint 5-6 m de haut. Ils consistent à couper les branches basses, jusqu’à 6 m de haut, pour éliminer les nœuds dans le bois.
    Il est recommandé de faire un passage en taille de formation-élagage tous les ans à partir de la deuxième année, surtout sur les feuillus à croissance rapide. 


    Pour plus d’informations, consultez la brochure « Les premières interventions sur feuillus ».

    Des formations organisées par le CRPF sont également proposées en Hauts-de-France. Si vous souhaitez en être informés, contactez le secrétariat : hautsdefrance-normandie@cnpf.fr

  • Trois périodes sont à éviter : 


    •    Gel important (température inférieure à -2°C) et périodes de succession gel-dégel ;


    •    Période de montée de sève (début mars au 30 avril) : écorce plus sensible aux blessures et fort écoulement de sève riche en glucides (sauf interventions de recépage ou de tailles d’arbres têtards) ;


    •    Période de descente de sève (fin août à la chute des feuilles) : écoulement important de sève riche en glucides.

    Ceci laisse deux possibilités : une taille estivale ou une taille en début d’hiver

    Voici ci-dessous un tableau indicatif :

    Pour les essences fruitières (merisier et noyer essentiellement), la taille et l’élagage doivent impérativement être réalisés en période estivale