Une très large représentation

L'émergence, puis le développement au cours des vingt dernières années, du mode de traitement irrégulier s'est progressivement concrétisé sur le terrain par des approches et des pratiques variables.

Vers la fin des années 90, cette sylviculture a suscité diverses questions pour mieux définir son cadre.

Dans cette logique, le groupe de travail « traitements irréguliers » a été créé à Orléans le 24 mai 2000, regroupant un maximum d'acteurs et de régions.
Roland Burrus, qui a beaucoup œuvré pour la création du groupe, en est le Responsable.
Les secrétaires techniques étaient jusqu'à fin 2002 Eric Sevrin (alors ingénieur à l'IDF) et Charles Allegrini (ingénieur au CRPF Franche Comté).
Depuis 2003, Jacques Becquey remplace Eric Sevrin.

Des représentants des propriétaires sylviculteurs, des gestionnaires privés (experts indépendants, coopératives, institutionnels, …) et publics (ONF), de la Recherche, des conseillers de CRPF ou de Chambre d'Agriculture, de l'administration (Ministères de l'Agriculture, de l'Environnement), d'associations (FNE), sont intégrés dans ce groupe.

La plupart des régions sont représentées, notamment au travers des CRPF et des propriétaires.

L'intérêt de cette large représentation est de pouvoir intégrer la diversité des approches sur le traitement des peuplements irréguliers, sans en privilégier une au départ.

Elle devrait aussi permettre de mieux cerner les points forts et les limites de ce mode de traitement dans différents contextes géographiques et humains.
Le principal inconvénient est la lourdeur d'un groupe comptant une cinquantaine de personnes, ayant une expérience très inégale sur cette pratique.

Des objectifs ambitieux

Les questions à l'origine de la création du groupe et les demandes exprimées lors de la première réunion tournent autour de quatre principaux axes :

  • l'établissement du diagnostic d'une parcelle ou d'une forêt,
  • la caractérisation des peuplements irréguliers,
  • l'application du mode de traitement irrégulier,
  • les outils de suivi d'un peuplement irrégulier.

Les aspects économiques, écologiques et sociaux interfèrent plus ou moins sur chacun d'eux.
Le but est d'obtenir une forêt durable, continue (dans le temps et dans l'espace) et diversifiée.
En découlent les principaux objectifs du groupe de travail :

  • connaître et diffuser les éléments de diagnostic d'un peuplement irrégulier,
  • expliquer et montrer comment conduire une gestion basée sur le mode de traitement irrégulier,
  • suggérer des méthodes permettant de suivre l'application de ce mode de traitement.

Toute la difficulté réside dans l'obtention d'un consensus sur les approches de chacun de ces points, puis dans leur traduction en messages simples à destination des propriétaires.

Des préalables indispensables

Dès la première réunion, l'hétérogénéité des attentes, des approches et de l'expérience des membres sur le mode de traitement irrégulier, est clairement ressortie.

La nécessité de se mettre d'accord sur un vocabulaire commun et de mieux appréhender les peuplements irréguliers, avec notamment la gestion des mélanges d'essences, est apparue prioritaire.

Un premier objectif de « une mise à niveau commun» de l'ensemble des membres du groupe a été entrepris en 2001, 2002 et 2003 à l'occasion de 6 réunions sur le terrain, dans les régions de Champagne-Ardennes, Auvergne, Pays de Loire, Franche Comté, Bourgogne et Alsace.

Parallèlement aux aspects techniques ont été ponctuellement abordées des questions économiques, des notions de seuils relatifs au maintien de l'irrégularité, l'utilisation de méthodes de description typologique et d'inventaire.

Ces échanges ont permis aux gens de mieux se connaître, de visualiser et d'assimiler au moins partiellement certaines notions essentielles sur la caractérisation des peuplements et la nature des interventions .

Enfin, une ébauche de vocabulaire commun commence à prendre forme et un petit document synthétique sur la futaie irrégulière feuillue a été proposé comme élément de réflexion pour la rédaction des Schémas Régionaux de Gestion Sylvicole.

Une orientation plutôt feuillue

La futaie jardinée résineuse est un cas particulier de futaie irrégulière assez bien connu, dont la répartition des tiges est calée sur une norme.

Pratiquée avec plus ou moins de succès dans plusieurs régions et souvent adaptée, cette sylviculture des résineux n'est pas pour l'instant considérée prioritaire dans les questions à résoudre par le groupe.

En revanche, le manque d'expérience sur cette pratique pour les feuillus, notamment les chênes et les mélanges à base de feuillus précieux, et les enjeux en matière de conseil, de gestion et de contrôle ont orienté les travaux du groupe préférentiellement sur ces essences.

L'évolution des peuplements en fonction des interventions, la qualification et la quantification de ces interventions, l'appréhension de la qualité des tiges et de son évolution, figurent parmi les points importants à aborder au cours des prochaines réunions.

Publié dans Forêt-entreprise n°151