Ce projet de Recherche-Développement-Innovation mené par l’INRA Bordeaux et le CNPF de 2014 à 2018 a confronté les enjeux d’atténuation et d’adaptation au changement climatique des forêts de production.

Une attention particulière a été portée sur l’articulation entre travaux de recherche et transfert vers les acteurs de terrain sur deux zones d’étude :

  • le massif de pin maritime des Landes de Gascogne,
  • et les douglasaies du Parc Naturel Régional du Haut Languedoc.

Après une introduction à la démarche de modélisation, les itinéraires techniques ont été co-construits au cours d’ateliers avec les sylviculteurs et ingénieurs forestiers.

 

Représentation schématique des itinéraires techniques étudiés dans le cadre d’EVAFORA

Représentation schématique des itinéraires techniques étudiés dans le cadre d’EVAFORA. Pin maritime à gauche et Douglas à droite (E : éclaircie, EB : éclaircie biomasse, CR : coupe rase)

Ces options de gestion ont ensuite été implémentées dans la chaîne de modèles GO+ - CAT. Elle permet de calculer et comparer les impacts des itinéraires sélectionnés en termes de fonctions environnementales (climat, eau, carbone) et de production de bois. Afin de vérifier les équilibres en nutriments (azote-phosphore-potassium-calcium-magnésium) des options de gestion proposées, un module spécifique a été développé.

Le fonctionnement des forêts a été simulé de 2006 à 2100 sous deux scénarios climatiques du GIEC : RCP 2.6 et RCP 8.5.

Mesures de flux de CO2 dans une forêt de Pin maritime (site ICOS de Salles en Gironde)

Les résultats des simulations montrent que les scénarios climatiques ne se contrastent fortement que dans la deuxième moitié du siècle. Cette différenciation des scénarios climatiques après 2050 se retrouve dans la réponse des écosystèmes forestiers, notamment sur les indicateurs de stress.

Cependant, alors que l’augmentation du stress hydrique en scénario de réchauffement important (RCP8.5) ralentit fortement la croissance après 2050, l’augmentation du CO2 atmosphérique compense ces pertes en améliorant les performances photosynthétiques.

Concernant la gestion, les itinéraires techniques intensifs incluant un travail du sol ou un prélèvement accru de biomasse (rémanents et souches) entraînent une diminution sur le long terme des stocks de carbone et nutriments dans le sol et la biomasse sur pied.

Tant pour le Douglas que pour le Pin maritime, nos conclusions montrent que les scénarios d’intensification testés (raccourcissement des révolutions et augmentation de la biomasse prélevée) ont un effet d’atténuation du changement climatique plus faible que la sylviculture standard d’une part et exigent une compensation en nutriments significative d’autre part.

 

Rapport final Evafora

 

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Projet soutenu par l'Ademe

Briefly in english

Modelling the nutrient cost of biomass harvesting under different silvicultural and climate scenarios in production forests