Les données de l’inventaire forestier national montrent que si la surface forestière poursuit son extension, la santé des arbres se dégrade, notamment sous l’effet d’aléas climatiques plus fréquents et plus intenses, et le puits de carbone forestier s'essouffle en conséquence. Une situation alarmante...

  • En 2024, la forêt couvre 17,6 millions d’hectares, soit près d’un tiers du territoire hexagonal et corse. C’est 900 000 hectares de plus qu’il y a dix ans, et presque le double de la surface occupée au début du XXe siècle.
  • Cette extension s’accompagne d’une hausse de la ressource en bois : en quarante ans, les volumes de bois sur pied ont augmenté de près de 50%, renforçant le rôle économique et écologique des forêts françaises.
  • La mortalité des arbres a plus que doublé en dix ans : sécheresses successives, proliférations de champignons et insectes xylophages, incendies... Entre 2015 et 2023, elle atteint 16,7 millions de mètres cubes de bois par an, en hausse de 125% par rapport à la décennie précédente. Les 3 essences les plus affectées sont l'épicéa, le frêne, et le châtaignier.
  • 8% des arbres présentent un état dégradé ou de dépérissement visible, en hausse continue depuis le début de ce type de mesures avec l'indicateur DEPERIS du Département de la santé des forêts (qualification de l'état de santé des forêts, incluant des critères de manque d'aiguilles et de ramifications permettant une observation plus fine de l'état de dépérissement des arbres). Le Grand-Est et les massifs montagneux concentrent les taux les plus élevés d’arbres altérés. Les 4 essences les plus fragilisées sont le frêne, le châtaignier, le chêne pédonculé et l’épicéa commun. 
  • En 2024, les forêts métropolitaines représentent un stock de 1 350 millions de tonnes de carbone. Chaque hectare de forêt contient désormais 82 tonnes de carbone, contre 73 tonnes en 2009, soit une progression de 21% en quinze ans. Mais si ces stocks continuent à augmenter, on observe un ralentissement notable de cette dynamique du fait de la multiplication des crises sanitaires combinées à des épisodes de fortes sécheresses et de canicules.
  • Dans plusieurs régions, le rôle de la forêt comme puits de carbone est fragilisé, du fait que la mortalité et les prélèvements dépassent en ce moment la production biologique. Les forêts françaises séquestrent 39 millions de tonnes de CO₂ par an, contre 63 millions sur la période 2005–2013. Cette baisse de près de 40% rappelle une réalité essentielle : nos forêts sont à la fois un pilier de la lutte contre le changement climatique et l’une de ses premières victimes.

Dans le mémento 2025, l’IGN met en exergue les données relatives aux forêts dites « plantées », c’est-à-dire celles issues d’une régénération par plantation ou semis artificiel.

  • Elles occupent 2,3 millions d’hectares, soit 14% de la superficie de la forêt disponible pour la production de bois, une proportion stable depuis 2012.
  • Elles sont 2 fois plus productives en moyenne que l'ensemble de la forêt (10,3 m³/ha/an contre 4,5) et représentent 27% de la production biologique totale. Multifonctionnelles, elles fournissent 37% du bois récolté et participent activement au stockage du carbone grâce au bois matériau.
  • Présentes surtout en Nouvelle-Aquitaine et dans le Massif central, elles contribuent aussi à la protection des dunes littorales et des sols de montagne.

Cette mise en avant illustre un des enjeux actuels importants : face au dépérissement et aux autres défis de la filière forêt-bois, la reconstitution forestière s’inscrit comme un enjeu central.